Nikanor : Un nouvel aventurier du R&B béninois


Ciel et terre n'ont pas pu répondre à toutes les questions que vous vous posiez sur Nikanor. Une interview intégrale réalisée par VolunCorp vous amène à la découverte de ce nouveau visage du R&B béninois.

VolunCorp : Bonjour Nikanor !

Nikanor : Salut VolunCorp.

VolunCorp : Et le travaille ça évolue ?

Nikanor : Wep, ça va, on remercie Dieu.

VolunCorp : Bon ! Merci de nous recevoir et de te prêter à nos questions. La première concerne ta personnalité ; à l'état civil comment on t’appelle ?

Nikanor : Je me nomme Hervé-Jean mais le commun des béninois préfère m’appeler Hervé sinon c’est Hervé-Jean François AHEHEHINNOU

VolunCorp : Parlons un peu de ta famille.

Nikanor : Je suis l'aîné d’une famille de six enfants, mon père s’appelle Lazare AHEHEHINNOU et ma mère Charlotte TCHIBOZO. Mon père est d’Abomey et ma mère de Ouidah, donc je suis un fon pur quoi ! J’ai un frère et quatre sœurs.

VolunCorp : D’où est-ce-que ça a commencé, la musique ?

Nikanor : La musique, je ne dirai pas qu’elle a commencé quelque part, mais qu’elle a commencé avec ma vie et ce, depuis le début. C’est vrai qu’on commence toujours quelque part mais je pense que c’est innée. J’ai commencé la musique dès le cours primaire où j’ai intégré un groupe de ballet dans mon école quand j’étais au CM1, ça a été mes premiers pas dans la musique.

VolunCorp : Pourquoi avoir choisir le R&B au lieu du Rap ?

Nikanor : Je n’ai pas choisi. En réalité moi je suis plus ouvert et les béninois finiront par comprendre que je fais un peu de tout, je fais la Pop en générale, y compris le R&B-Azonto, mais le problème c’est qu’on ne peut pas tout faire en même temps, c’est vrai que mes productions sont pour l’instant le R&B-Azonto et avec le temps les béninois vont me découvrir pourquoi pas en mode Gogohoun. Si je fais du R&B-Azonto c’est parce que c’est la tendance qui marche actuellement.

VolunCorp : Je reviendrai un peu en arrière pour te poser une question concernant ton blaze. Nikanor qu’est-ce que ça signifie ? Pourquoi avoir choisi Nikanor comme nom d’artiste ?

Nikanor : Cette question revient très souvent. Beaucoup me demandent si ce n’est pas mon prénom parce que bon nombre de personnes se nomme ainsi. Avouons que la musique Chrétienne a influencé ma carrière. Nikanor en réalité c’est un nom biblique qui signifie victorieux, c’est un nom Hébreux.

VolunCorp : Vous êtes Chrétien catholique, ou… ?

Nikanor : Je n’appartiens pas à une dénomination donnée. Selon moi c’est le même Dieu, je fréquente pratiquement toutes les églises. Mais l’église à laquelle mes parents m’ont habitué ce sont les Assemblées de Dieu dans laquelle je suis aussi baptisé.

VolunCorp : Quels sont tes mentors dans la musique en générale ? Que ce soit au Bénin, en Afrique ou à l’internationale ?

Nikanor : Merci Darios pour la question, parce qu’il faut l’avouer, dans toutes choses il faut quelqu’un qui t’inspire, quelqu’un qui te pousse à t’adonner à la chose. Il faut rappeler que la musique, je ne l’ai pas commencé avec le chant, au départ, je rappais. C’était les anciens qui nous faisait rêver, Kaysee, John Folace, tous ceux-là, qui rappait dans le temps. Mais aujourd’hui le R&B que je fais, je ne saurais dire que j’ai un modèle sur lequel je m’appuie. Je pense que ce sont les béninois qui font de la bonne musique qui m’inspirent parce que si la musique n’était pas bonne au Bénin, je ne m’en serai pas intéressé. C’est cette passion que j’ai remarquée au niveau de mes aînés qui m’a poussé à m’aventurer sur cette voie.

VolunCorp : Après les deux singles que tu as déjà sorti on a remarqué que tu n’y abordais que la thématique de l’amour. Pourquoi cette particularité ?

Nikanor : Je pense que cette particularité c’est le commun de tous ceux qui chantent, ils sont beaucoup plus lover, c’est vrai que sur les deux singles, on remarque que Nikanor parle beaucoup plus d’amour, on peut aussi dire que Nikanor est un peu lover, mais ce n’est pas une spécificité, ça ne voudrait pas dire que toutes les fois à venir mes chansons seront aussi focalisées sur l’amour. Non ! J’ai préféré chanter l’amour parce que ça touche beaucoup plus et nous ne pouvons aussi vivre sans amour, ça fait partir de notre quotidien. Actuellement j’ai des sons en studio qui vont bientôt sortir et qui ne sont pas forcément amour mais qui vont aussi toucher.

VolunCorp : En parlant de lover ; Est-ce que Nikanor a déjà quelqu’un dans sa vie, du côté sentimental ?

Nikanor : Oui Nikanor a quelqu’un dans sa vie, ça je ne peux le nier. Et si je disais non, me croiriez-vous ? J’ai quelqu’un qui compte beaucoup dans ma vie, tout comme vous.

VolunCorp : Est-ce que tu peux nous dévoiler le nom de cette personne ?

Nikanor : Non ! non mon frère !

VolunCorp : On dit souvent que derrière un grand homme se trouve une grande femme mais les artistes béninois n’aiment pas révéler cette grande femme. N’est-ce pas le moment de le faire ?

Nikanor : Je le sais, mais le monde artistique, c’est avec ses hauts et ses bas et avec tous les coups qu’on se donne dans ce game. Je préfère ne pas dévoiler le nom de ma meuf. Pour certaines raisons, je préfèrerais que ça soit caché.

VolunCorp : En dehors de la musique est ce que tu as d’autres occupations ou d’autres hobbies ?

Nikanor : Justement, je suis étudiant en 2ème année de licence en CBG à la FAST. En parlant de hobbies, j’aime écrire, pas forcément des sons, j’écris aussi des poèmes et j’aime aussi lire, sortir… mais maintenant à cause de ma vie musicale, les sorties sont régulées. Je joue aussi à la PlayStation souvent avec mon producteur et d’autres amis.

VolunCorp : Pourrais-tu nous faire un petit poème que tu as composé toi-même ?

Nikanor : Un petit poème que j’ai composé ?

Tout au fond de moi quelque chose se passe Mon cœur me fait mal comme on me l’arrache Quand je ferme les yeux je ne vois que ta face Sans toi je suis comme une fleur qui se fane Jamais de ma vie je n’ai autant aimé Lady prêt de toi je voudrais rester Te consacrer ma vie pour toute l’éternité… Je m’arrête là

VolunCorp : (rire) tu es en train de nous emporter là ! Est-ce des textes de morceaux qui sortiront bientôt ou juste pour le plaisir de la poésie ?

Nikanor : Non ! Peut-être qu’un jour on pourra découvrir Nikanor en mode poète, on ne sait jamais.

VolunCorp : Comment arrives tu à gérer la vie estudiantine et musicale en même temps ?

Nikanor : Franchement ce n’est pas facile, il faut l’avouer parce que la musique et les études ne vont pas souvent de pair. L’un joue souvent sur l’autre, la musique, c’est comme une femme ; elle est souvent jalouse et demande beaucoup de temps, quand tu ne lui en consacre pas: ça n’avance pas. En même temps, on ne peut pas négliger les études et espérer un bon résultat à la fin ! Donc il faut vraiment une organisation et pour ça j’ai un staff qui me comprend. Je parle de Free Business Communication qui est ma maison de production d’ailleurs. En plus j’ai la chance de me retrouver dans une faculté où les cours se font par quinzaines donc j’ai souvent une semaine de repos. Pendant la semaine de cours, je ne viens pas au studio, je suis au cours, je travaille comme un étudiant parfait, je vais aux TP et aux TD normalement. Pendant la semaine de repos, on essaie de s’organiser avec mon staff au studio.

VolunCorp : Quelle a été la position de tes parents par rapport à la musique que tu fais ?

Nikanor : Ma maman, elle est strictement chrétienne. C’est vrai que quand j’ai commencé, c’était à l’église, c’était un peu plus chrétien et je pense qu’à cette époque, j’avais tout son soutien, mais avec le temps, quand j’ai commencé par quitter la voie chrétienne, elle n’était pas d’accord parce qu’elle me disait qu’un chrétien ne doit pas faire ces choses. Moi je pense que nous sommes tous appelés à quelque chose, et quand c’est en toi faut que tu le fasses, parce que quand son heure va sonner, tôt ou tard, tu le feras, donc j’ai essayé de lui faire comprendre que c’est ce que j’aime faire et que c’est en cela que je me sens bien. Ce n’était pas du tout facile au début mais avec le temps j’ai prié Dieu pour qu’elle me comprenne et finalement elle a compris qu’on ne pouvait pas m’empêcher de le faire. Mais du côté de, mon père, il a été toujours free, j’ai eu cette chance, parce que beaucoup de chanteur ont l’habitude de dire que leurs pères s’y opposent catégoriquement, mais pour le mien, c’était juste « fais la musique mais tu ne laisses pas les cours ». Il se foutait pas mal que ce soit chrétien ou non. Tout ce qu’il voulait de moi, était que j’aie de bons résultats à l’école. J’ai eu beaucoup le soutien de mon père et parfois il me proposait même des thèmes sur lesquels je pouvais composer. Et voilà !

VolunCorp : Quel sont les projets de Nikanor ?

Nikanor : Mes projets, comme tout chanteur, est d’avoir plus d’impact. Je prépare de nouvelles sorties audio et vidéos, des prestations sur scènes, une prise de contact avec les fans. On a commencé une tournée radio dans ce cadre, et juste après celle-ci, viendra une autre dans les boîtes de nuit du Bénin. Bien sûr, toutes ces sorties seront annoncées.

VolunCorp : Peux-tu déjà nous donner les dates de tes prochaines sorties ?

Nikanor : Oui, je pense que la tournée boîte de nuit commence début juillet. Nous sommes en période d’examen et on attend juste que les fans finissent leurs compositions et examens. Nous aurons peut-être avant début juillet, de nouvelles sorties notamment sur Rap Révolution à la prochaine édition mais nous attendons la confirmation.

VolunCorp : Que pourrais-tu dire à tes frères qui sont dans l’underground et qui rêve d’en sortir un jour comme toi ?

Nikanor : Franchement je crois que la musique béninoise est la meilleure musique au monde. C’est ce que je me dis car d’après ma toute première expérience, je peux affirmer que dans l’underground béninois on a beaucoup de talents, des petits qui ont commencé comme moi et qui n’attendent que l’on vienne leur donner un coup de main pour montrer au monde entier de quoi ils sont capables. Donc à tous ceux-là qui se battent pour la musique, je leur demande juste de garder espoir et du courage, surtout de travailler. Quand on a envie de faire quelque chose, il faut le faire à fond, et se donner les moyens d’y arriver. Même avec le talent quand tu ne travailles pas, tu finis par le perdre, c’est comme ça.

VolunCorp : Comment s’est produit la rencontre entre Free Business Communication et Nikanor ?

Nikanor : Pour commencer, Free Business Communication est une grande maison de communications. C’est ma maison de production actuellement. En fait, je préparais la vidéo du single "Feitchitan" avec mon manager Steeve Berchet, que je salue au passage, donc nous sommes allés à Citizen Music, qui est inclus dans "FBC" d’ailleurs. C’est justement là que le PDG de la maison Monsieur Habib EBOUE à écouter le son, et a apprécié. Comme je le dis, c’est le travail qui paie, quand le truc est bien fait et qu’il y a des personnes de bonne volonté ça finit par payer. Il a ensuite contacté mon manager pour qu’on puisse travailler ensemble.

VolunCorp : Un mot à l’endroit des fans qui aimeraient tout comme moi te rencontrer un de ces jours ?

Nikanor : Les fans, c’est ce que j’ai de plus chère, sans eux je n’existe pas et je les garde dans mon cœur. Ils occupent 90% de la place de mon cœur. Je les aime très fort et chaque jour, je pense à eux. Des fois je me réveille la nuit tout en me demandant ce que je pourrai faire pour mettre une fois encore mes fans d’accord. S’ils veulent rencontrer Nikanor, je suis disponible. Même pour un fan qui se trouve à Karimama, je ferai le déplacement pour lui s’il veut me rencontrer. Qu’ils continuent à soutenir Nikanor, car des trucs plus lourds sont en chemin. Ensemble on fera le tour du monde. Ils peuvent également aller sur ma page Facebook (Nikanor Officiel) où ils seront au courant de tout ce qui se passe dans la vie de Nikanor : les sorties récentes, les sorties à venir, les sons, les vidéos.


VolunCorp (Riozda et Onias) : Merci Nikanor

Nikanor : Merci les gars.

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