En 220 minutes, Boy Tee explore et expose son potentiel musical aux côtés de Thug Chaba. S’il reste indéniable que son style artistique répond aux codes actuelles : bling-bling, swagg, coiffe, attitude, etc., on ne peut en dire autant de son orientation qui s’ancre au même port.
•Il se fait une place
C’est la première fois qu’on découvre Boy Tee aux côtés de son nouveau mentor. On suppose que cela représente pour lui un nouveau départ, un changement dans sa carrière musicale qui sommeillait. S’il était en totale indépendance et inconnu du public, aujourd’hui il peut se bomber la poitrine de s’être fait une certaine renommée (encore précaire) : plus de 1 000 vues en 24 h. Evidemment, ce n’est pas anodin pour une profession artistique encore à sa genèse. Donc, la recette de collaboration avec Thug Chaba a marché.
•Le titre est mal choisi
Par principe, le titre d’un morceau prend pour appui une partie de son refrain ou un couplet. Parfois, il s’agit de donner comme intitulé au son le mot qui y revient le plus. Cette démarche rend l’insertion du single plus aisé dans la mémoire de l’auditeur. Mais dans le cas de ‘’Fuego’’, on se perd. Fuego, pour qui ? pourquoi alors que ce mot est visiblement absent du lyric ? Pourtant, il y avait mieux à faire. Un titre comme "Tchaka" aurait mieux sonné, d’autant plus qu’il apparaît plus de 8 fois dans le single. Et ce serait plus facile à retenir.
•En plus…
"Fuego" reste éclectique. Il se nourrit du phasé entre le chant de Thug Chaba et le rap de Boy Tee. Ce côté éclectique ressort tant sur le refrain que dans les couplets. Mais c’est justement là le problème. L’un comme l’autre ne fait que ça, que ce qu’il a à faire ! On ne tente pas, on reste dans sa zone de confort, on n’explore pas une autre dimension, on se contente de sa sphère… Thug Chaba ne fait que chanter quand Boy Tee ne fait que rapper.
•Et si ?
S’il y avait une possibilité de mieux exploiter ce projet, ç’aurait été de créer un unisson de techniques et un changement de style. Thug Chaba se serait laissé aller au rap dans le second couplet qu’on aurait adoré le morceau. De son côté, Boy Tee aurait tenté de chanter qu’on aurait découvert la multiplicité et la pluralité de son art. Et si cette perspective avait été prise en compte, le titre serait l’un des plus gros coups de cœur du mois. Cela dit, cette remarque n’ôte aucunement le côté plaisant et passionnant du morceau. On l’aime bien.
