Le Slameur Djamile Mama Gao Exposé Au Sénégal

C’est sa première, depuis qu’il s’est rajouté un autre manteau artistique pour affirmer son existence. C’est sa première, et il a de quoi être fier de sa performance.

Nous savons que Djamile Mama Gao est un insatiable, qui n’arrête pas de pousser le bouchon de l’exploration loin, afin de se découvrir et de se métamorphoser artistiquement au gré de ses idées et/ou de ses envies. C’est pourquoi, lorsqu'on l’a vu annoncer sur les réseaux sociaux, qu’en plus d’être slameur, écrivain, journaliste culturel, il serait aussi modèle photo ; nous n’avons pas été surpris. Par contre, nous étions loin d’imaginer, qu’il aurait concrétisé aussi tôt ses aspirations. En effet, il précisait déjà clairement qu’il ne désirait pas défiler pour la haute couture, mais plutôt, poser pour des publicités, des marques, des expositions, etc.

FACETTE DE MODÈLE PHOTOS - MON VISAGE EXPOSÉ À SAINT-LOUIS

Et voilà que, comme il l’annonce sur ses réseaux sociaux, c’est au Sénégal, qu’il gravit sa première grande marche en tant que modèle photo. Grâce à une série qu’il a imaginée et conceptualisée pour le photographe émergent Domegue Kodjo, la Maam Thiout Galerie de Saint-Louis le consacre. Baptisée « Quand le masque fait son cinéma » on y retrouve tous les ingrédients qui définissent la personnalité artistique de Djamile Mama Gao : des vêtements androgynes, des costumes à motifs afros, des accessoires soulignant une intention burlesque (lunettes, chapeaux, fleurs, jouets d’enfance, foulards, paillettes, rollers, etc.) et le rapprochement d’éléments inattendus et inhabituellement raccordés.

Ainsi, sous la coordination de la commissaire d’exposition Françoise Benomar (également exposante, ndlr), du 26 Avril 2019 au 26 Mai 2019, les œuvres pour lesquelles Djamile Mama Gao est modèle, sont exposées aux côtés d’œuvres de grandes références telles que Léa Lund et Erik K., ou encore d’œuvres de talents contemporains de plusieurs pays d’Afrique, comme Keulion, Arysto, Francklin Nbungun.

Une première fructueuse donc pour le slameur qui se trouve ainsi propulsé dans un milieu très sélectif. Mais il faut croire qu’il est parvenu à être à la hauteur d’autant qu’à travers plusieurs postures (pensif, soigné, élégant, joueur, gracieux ou sensuel), chaque personnage restitué par le slameur, et modèle photo Djamile Mama Gao, s’installe dans un monde qui lui devient propre, et qui lui permet de provoquer un fantasme du spectateur sur ses particularités les plus insoupçonnées.

Il n’y a plus qu’à attendre de savoir s’il réussit son pari de séduire un autre public que celui qui le connaît. Mais surtout, si cela lui permet de continuer à s’ouvrir à d’autres expériences tout aussi singulières et valeureuses pour sa facette de modèle photo. Dans un autre pays ou dans une autre exposition, qui sait !?

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