L'identité qui lui colle à la peau est celle l'un revendicateur. Son album étant une crue de grondements, d'introspection critique envers l'africain lui-même, d'affirmation d'autosuffisance du noir, de l'africain vis-à-vis de lui-même ; on ne s'étonne guère qu'il soit considéré comme un messager. Mais seulement, K-mal dans son approche quotidienne, semble se présenter au-delà du rhétoriqueur qu'on pourrait lui assigner. K-mal, à travers ses initiatives, prouve que l'art n'est qu'un prétexte pour l'homme d'action qu'il voudrait être. D'abord, sa tournée à motos dans le pays afin de prendre contact avec les populations dans leur vie la plus réelle, dans leur existence la plus basique et primale. Et maintenant, son lobbying en faveur d'une éducation nationale béninoise plus pratique, donc plus efficace.
Le spoken worder (slameur), transforme ainsi, la fureur de son dire, en acte de force. Après une marche dont le retentissement a été suffisamment irrépressible, K-mal a été invité à participer au 2ème Forum Sur Le Secteur De L'Education au Bénin. Il a pu donc aux côtés de ses compagnons de l'OBSERVATOIRE DES JEUNES POUR UN BENIN NOUVEAU, défendre leur « OUI pour la mi-temps pédagogique à l’école pour une formation professionnelle pratique ». Non seulement, étaient-ils les seuls jeunes à être impliqués mais surtout, ils étaient les seuls à exprimer les besoins intrinsèques d la jeunesse béninoise. Sont-ils parvenus à être convaincre ? Ont-ils été entendus ? Il faudra attendre les résolutions issues de ce forum pour s’en rassurer. Ce qui est patent toutefois, c’est que K-mal vient de prouver, qu’un artiste, ça doit transcender la parole ; et Agir !
