Dibi Dobo feat Angélique Kidjo : Le Bénin se donne la main


Vous devez le savoir déjà tous à présent. Ce n'est donc plus une exclusivité de rappeler que Dibi Dobo et Angélique Kidjo, prépare un featuring et qu'en ce début de semaine, nos deux artistes étaient au tournage de la vidéo de ce single encore inconnu de presque tous. Comme quoi : les béninois savent faire les choses en grand aussi.

Mais au fond, le plus important concernant ce Dibi Dobo en feat avec Angélique Kidjo, ce n'est même pas le travail élaboré qui semble s'opérer autour. Il y a mieux. Voici une leçon qui devrait inonder l'intérieur, les contours et chacun des acteurs de la musique béninoise. La leçon, nous pouvons la restreindre en une phrase : L'un par l'autre pour se faire l'un pour l'autre. Un leitmotiv qui devrait être enregistré dans le disque mental de tous. Aï-Family chantait autrefois : « la cloche a sonné… ».

Et cette fois, ce n'est ni pour un réveil qui engage l'autre mais qui nous engage, Nous. Une cloche qui retentit comme une sentence nécessaire afin que les guéguerres, les clashs (inutilement attisés), les conflits bêtement alimentés, les rivalités artistiques ridiculeusement personnalisés, les affrontements idiotement cultivés, s'éteignent et aillent se faire cuire des œufs. Dibi Dobo feat Angélique Kidjo, c’est l’appel à s’affilier pour oser positionner le pays. Parce qu’en réalité, c’est en ce terme qu’il conviendrait de raisonner : le pays.

Nos musiques ne doivent pas être des mobiles d'anéantissement spirituels de l'autre ; mais de fortification occulte (s'il le faut) de l'autre. Nos musiques doivent être des mobiles de mobilisation pour positionner tel ou tel, afin d'ouvrir les horizons de l’international et donc, de créer un besoin de visibilité à l’égard des artistes à l’interne. Nombreux s’étonnent que nous ayons es talentueux et que, pourtant, ceux-ci se noient dans la masse. L’explication est si simple : le Bénin n’a pas encore eu une licence de crédibilité qui oblige des producteurs, des managers, des réalisateurs, à venir fouiner et dévoiler nos artistes. Et pourquoi ? : Nous passons plus de temps à s’auto-détruire qu’à s’auto-construire. La cloche de Kidjo et Dibi est ainsi celle de la consolidation et de l’extériorisation (exportation) de nos potentiels. Car l’on pourrait prétendre que nous valons mieux que des oppositions banales. Les musiques béninoises ont besoin d’être vues. Les musiques urbaines encore plus. Il serait probablement subtil donc de faire l’un par l’autre pour devenir l’un pour l’autre.

  • Le plan de Dieu
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