Zef : L'étoffe d'un brave


Évoquer un tel talent, n'est jamais sans risque. On se demande si l'on en dit suffisamment pour restituer la valeur intrinsèque qu'il incarne. On se demande surtout : que n'a-t-on pas dit ? Parce qu'évoquer Zef, c'est prendre le devoir de rappeler qu'il n'est pas à ses premières tentatives freestyle. Il en est même devenu un affûté. Et à chaque fois, on se retrouve inondé par une virtuosité verbale véloce. Le fracas des mots qui s'amoncèle. Le maniement de la technique qui court, s'écourte et reprend de plus vivace. On est comme épinglé parce qu'il y a cette approche aux jeux mots qui enrichit son style. Et cerise sur le micro : Zef, semble tout le temps dans le besoin de se dédoubler. Autant dans l'intonation, dans le dire, dans le ton et/ou dans les histoires que ses textes véhiculent. Il y a comme deux personnes qui s'affrontent au fond de lui, et cela crée un écho.

D'ailleurs, nous en avons amplement la preuve dans « Jojo », extrait de sa « Monster Party » (à kiffer plus bas). On y découvre un Zef qui cherche à affronter, à convaincre, à se convaincre aussi probablement. Un Zef dont l'ardeur, la ferveur, rappelle qu'avec de la foi, de l'abnégation, de la performance, l'on est capable de s'auto-surpasser. Dans ce freestyle, Zef joue un rôle passionnément habile. On constate comme une schizophrénie assumée. Au point qu'on se chuchote : Brave cet artiste.

Le chemin du rap n'est pas toujours « easy », et même si tout le monde craint, ou que tout le monde crie, Zef lui, il crée. Maintenant, reste à voir si Universal Music voit en lui, une postérité…


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