Amir enterre le rap béninois - "C’est déjà fait" (Décryptage partie 2)

Les prises des caméras de Médus’art dans la vidéo de "C’est déjà fait" ne laissent aucun doute : Amir El Presidente a enterré le rap béninois et a même assisté à ses funérailles.

Le message qui s’en dégage est clair. A l’en croire, nous n’aurons plus jamais un rappeur tel que lui au Bénin. Messieurs, le rap expire au Bénin à la fin 2018 ! C’est du moins ce que pense Amir. Or puisque sortira son album, il semble se présenter comme le dernier chevalier du rap dans le pays. On comprend qu’il s’auto proclame président, mais de là à être le dernier chevalier…

Dernier chevalier d’accord. Mais prêtre d’abord. En effet, un rituel a lieu dans le clip et Amir en serait le prêtre, le « béni des dieux », qui officie l’hospice. On le voit bien : seul vêtu d’une toge rouge au milieu de « disciples » vêtus de noir. Et, à la troisième minute du clip, un « disciple » lui baise la main (03min 15). Or à qui baise-t-on la main ? Au roi, au prêtre… au maitre de cérémonie (MC).

Oui au MC comme les MC du rap ; comme les MC des soirées et compétitions rap. Ainsi Amir se présente à la fois comme étant le prophète, le prêtre et le Maitre de Cérémonie du rap béninois. Puisque tous ses attributs interviennent après la séparation d’avec Anouar, une question se pose : Amir n’aurait-il pas (toujours) souhaité le départ de Anouar ?

En tant que président, il prononce un discours à la fin du clip. La messe étant dite, il pointe du doigt les rappeurs béninois qui basculent vers la tendance. D’après lui, à cette allure, le rap aura tôt fait de disparaitre. Mais alors s’il enterre déjà le rap, pourquoi demander aux rappeurs de faire du vrai hip-hop ? Contradiction ?

  • Le plan de Dieu
  • Anandel
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