DJ Energy Compressor : « Je ne vais plus jouer de la musique produite par un artiste béninois »

Des DJ's sont actuellement remontés contres les artistes béninois. Ils reprochent deux ou trois choses dont nous parle DJ Energy Compressor dans cette entrevue. Il ne ménage pas ses mots quant à l'issue de ce nouveau démêlé dans la musique urbaine. Suivons-le !

Volun Corp : On sait que Energy Compressor est un DJ de profession. Mais qui se cache derrière ce blaze et pourquoi avoir choisi ce domaine ?

DJ Energy : DJ Energy est à l'état civil reconnu sous le nom de Jean René Saizonou. Bien que je sois titulaire d'un BTS en Management des Ressources Humaines, j'ai choisi d'exercer ce métier uniquement par pure passion et parce que ça me plait énormément de voir les gens heureux lorsqu'ils décident de « se lâcher » pour tout oublier. Je n'ai pas choisi ce blaze, c'est le public qui me l'a donné lors d'une soirée à l'Ecole Normale Supérieure de Porto-Novo. J'avais animé la soirée un 11 mai jusqu'à 11 heure du matin juste avec... des CD et 2 DVD

Volun Corp : Intéressant ! Dans ton métier, qu'est-ce qui est le plus difficile ?

DJ Energy : La difficulté réside dans les heures et les jours de travail. Le DJ doit être l'un des premiers sur place et doit être l'un des derniers à partir. Il doit travailler de 20h à 6h ou 7h du matin. En plus il a la contrainte de devoir satisfaire la clientèle. Néanmoins c'est un travail que j'aime

Volun Corp : Si tel est le cas, comment fais-tu la promo des sons des artistes lors de tes prestations dans les clubs ?

DJ Energy : Je la fais en deux temps. La première semaine, je joue le son en début de soirée histoire de voir la réaction du public puis la deuxième semaine, j'annonce l'artiste et le titre du son. Je le fais en y mettant des éloges bien sûr

Volun Corp : Sur ton mûr Facebook, on sent que tu es en colère après des artistes. Que s'est-il passé ?

DJ Energy : Je ne vais pas appeler cela de la colère. C'est plutôt un message pour une prise de conscience générale chez nos artistes béninois qui pensent qu'ils sont au-dessus des DJ's. Je dirai non et encore non : un artiste ne peut pas venir dans ton club, ne pas prendre la peine de te saluer, s'asseoir et envoyer son agent ou manager pour te dire qu'il est là. Ou alors quand toi DJ tu les appelles, ils ne décrochent pas, mais se la jouent les dociles lorsqu'ils ont besoin de toi. C'est très dur de remarquer que celui pour qui on se bat ne le reconnait pas. Dans d'autres cas, ils te balancent le son ou le lien et te lâche « Boost moi ça ! ». Mais ils sont prêts à se ruiner pour faire passer leur clip sur Trace ou sur d'autres plateformes. Au final, nous les DJ's sommes pris comme leur agent de buzz. Mais en retour, nous sommes très mal traités.

Volun Corp : Dans un de tes posts, tu dis que tu ne vas plus jouer de la musique produite par un artiste béninois. Vas-tu vraiment faire cela ?

DJ Energy : Oui, c'est ma résolution. Pour le moment je mets une pause à tout ça. S'ils ont besoin de nous, on va en discuter posément pour faire un partenariat gagnant-gagnant

Volun Corp : Que faut-il faire, selon toi, pour que les DJ's ne soient plus délaissés dans l'ombre ?

DJ Energy : Ahaaa c'est simple ! Qu'ils comprennent que nous sommes de ceux qui permettent à la musique béninoise d'être appréciée. On dit souvent « Donnez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Chaque caïman a son marigot !

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