Ce qui est marquant dans ce son c'est le métissage de couleurs effectué. Métissage au niveau de l'instru et de sa rythmique d'une part ; et d'autre part, dans le choix de la langue.
Dibi Dobo n'est pas dans le genre contraint contraignant ou limité à une sphère. On le sait. Il est, caresse dans le sens des poils aucun, un polymorphe à l'affût de ce qui marche ; ce qui est à la page, sans pour autant en prendre ses bases. On y vient !
Et c'est dans ce qui marche présentement qu'on peut parler du rap américain reconnaissable, pour peu, à la gimmick du rythme, à la redondance dans les grosses caisses et à la quasi absence de surcharge. Tout ça, Dibi l'a compris et c'est pourquoi il y chante... Non plutôt : il fait du rap dans le style "ricain".
Ensuite vient la direction de la langue. On conçoit, on sait que le polymorphisme dans la langue ou encore le multilinguisme a toujours participé à une meilleure explosion des frontières confirmant de sorte la maxime « La musique n'admet pas de frontière ». Et celle que propose Dibi prochainement n'admet point de frontière. Rien n'a changé, du moins dans la langue : il nous a toujours fait de la musique en fon-gbé. Mais ce qu'il y a de surprenant ici, c'est qu'il le fait sans que l'instru ne porte une seule marque d'africanisation. Direction artistique choisie ou pas ?
De vouloir retrouver dans ce son à la fois l'ancien Dibi Dobo de "Ezo" ou de "Wini Wini" et le récent de ces dernières années, l'impression sera vôtre. Mais il n'y a pratiquement pas de pont, de fil conducteur entre cet "ancien" monde de Dibi et celui du nouveau. Toutefois, il ne rompt pas pour autant le #SoyimavoStyle. C'est du lui tout simplement.
C'est l'histoire de Dibi et de Janny Non (nom pourtant africain, vous en conviendrez) qui se termine à queue de poisson, alors qu'elle avait si bien commencé. Elle a d'ailleurs bien commencé, la nouvelle histoire du rappeur-chanteur, si tant est que ce sera désormais son orientation. Il faut juste essayer de ne point rechercher dans ce son une transposition de l'ancien. Laissez juste vos woofers, vos baladeurs vous fait faire des balades...
