Quand on demande "Est-ce que tu connais Vano Baby ?", le subconscient renvoie directement à l'image du rappeur le plus direct que le rap béninois ait connu durant cette décennie. Pourtant il n'est pas que dans la goujaterie et le sexe. La preuve en est dans "Je s'en fous".
C'est vrai, il est toujours resté dans une ligne offensive qui va contre celle incrustée en nous. C'est pourquoi quand on mentionne son blase, dans le flot de pensées chatouillant le mental, on revoit entre autres, la scène du Concerto. Mais ce qu'on semble ignoré, c'est que dans le fond Vano Baby est un « mec bien » avec une conscience. Sinon comment comprendre qu'il fasse des vidéos explicatives quand il le faut ? Autrement, il pourrait bien s'en "battre les couilles", non ?
Le problème, c'est qu'il a réussi a homologué et cacheté dans le psyché du public l'idée qu'il fait du rap avec tout son cortège de crudité. On s'attend à 98% à ce qu'il parle de #Mougoupan. Ce qu'on cherche à savoir, c'est comment il le dira ; comment il le fera. C'est ce à quoi on s'attendait avant "Je s'en fous", mais il aura réussi à nous prendre au pied du mûr et a déjoué nos pronostics. Sorcier vivant ! En gros pour du rap, il sait en faire. Le sexe, c'est pour la polémique.
Toutefois, une question subsiste : à la longue, qu'arrivera-t-il si, son registre restait confiné dans la trivialité ? D'un autre côté, s'il changeait de registre, aura-t-il toujours son audience ? C'est comme si Vano Baby était pris entre le marteau et l'enclume. D'une partition à une autre, il reste comme pris dans une spirale de thèmes qui, s'il en changeait, impacteraient positivement ou négativement sur sa carrière. Une impasse. Une trappe dans laquelle Vano Baby pourrait se trouver si on y réfléchit.
S'il est le Azéto Gbèdé, c'est parce qu'il a la capacité de se tirer d'affaire. Au moins avec sa dernière sortie qui sera bientôt disponible en vidéo, (il en a d'ailleurs balancé des images), on sait qu'il est fou, et qu'il s'en fout qu'on sache qu'il est fou.
