Quand la mer Méditerranée devient le cimetière des africains !

Les romans, les journaux ou encore les législations des pays foisonnent de termes sur le sujet, mais en dépit de tout débat, l'immigration clandestine demeure un problème récurrent. Les africains, en quête d'un asile merveilleux parcourent déserts, monts et vallées et surtout la grande étendue d'eau qu'est la mer pour se rendre en Europe.

Puisqu'il s'agit d'un maux complexe à résoudre, plusieurs projets sont mis en oeuvre pour en parler. Dans le lot figure celui dénommé "Aller Là Bas". À l'image des immigrants en quête d'un idylle de paix, Volun Corp, en quête de réponses mène une discussion avec Ishaq, un artiste participant au projet.

Volun Corp : Qu'est ce "Méditerranée" et pourquoi avoir choisi ce titre pour un single ?

Ishaq : "Méditerranée" est un titre hommage à cette jeunesse africaine qui périt en mer sur les chemins de l'immigration clandestine. Il s'agissait d'instrumentaliser littéralement cette mer Méditerranée qui représente l'obstacle ultime sur la route des migrants africains vers l'Europe après l'enfer du désert. C'est là que se joue le quitte ou double pour les clandestins. Il suffit de suivre les infos. Pas une semaine sans un drame, évité ou survenu, sur cette mer. Donc "Méditerranée" un mot, un nom, un symbole.

Volun Corp : Quel message retrouvera-t'on dans le single ? Y'aura-t-il un visuel ?

Ishaq : Ce titre est un hommage formulé comme un testament d'un africain qui part vers cette issue incertaine. C'est son message au cœur du risque cardinal qu'il prend. C'est avec recul, profondeur et respect que je prête mes mots à ces hommes et femmes, ces inconnus, qui osent, qui tentent leur chance. Dans un climat musical recueilli et une mélancolie assumée, le morceau leur donne une parole prophétique. Il y a bien entendu une vidéo en cours de réalisation pour illustrer par l'image ce titre hommage.

Volun Corp : "Méditerranée" est extrait d'un projet. De quoi s'agit-il ?

Ishaq : En effet, ce titre hommage, ouvre la voie à d'autres titres sur le projet "Aller là bas" qui évoquent différents autres versants de la question de l'immigration clandestine. L'idée de base, l'impulsion originelle du projet, c'est le vécu d'un homme, Francis ABALO, qui a tenté cette aventure. Aujourd'hui, manager de HEWENAMEDIAS, installé à New-York aux États-Unis, il a souhaité partager cette expérience avec la jeunesse africaine. J'ai été associé au projet pour donner corps à la dimension textuelle et artistique de cette vision. En écoutant son vécu, je me suis mis dans la peau d'un jeune africain qui énumère et rumine les raisons et les motivations de ce passage à l'acte. Cet aspect "raisons de partir" est traité sur le titre "Aller là bas" qui donne nom au projet. Ensuite vient le parcours en lui-même, les pérégrinations et les risques sans noms, que j'ai mis en texte sur "Je Tente Ma Chance". L'enfer du désert et les errements de l'exil y sont dépeints dans une écriture imagée, quasi cinématographique, de la ville de départ à la rive européenne de la Méditerranée. Puis c'est la désillusion une fois en Europe. On y découvre des réalités méconnues et un contexte peu favorable à un clandestin, un étranger, un africain. C'est le titre "Chez Toi C'est Chez Toi". Ainsi de suite différents aspects de la question "Immigration Clandestine" sont traités sur le projet. Le but étant d'en parler sans tabou, de prévenir la jeunesse et d'évoquer les enjeux cachés de la question.

Volun Corp : Qu'est ce qui t'a poussé à adhérer au projet ?

Ishaq : C'est une occasion unique de mettre mon expérience des mots et ma sensibilité d'artiste au service d'une cause valable. L'Afrique, sa jeunesse et son destin sont des paramètres non négociables qui légitiment au plus haut point mon adhésion totale au projet.

Volun Corp : Y'a t'il un appel à lancer ?

Ishaq : Tous les partenaires, les organismes et institutions, toutes les personnalités qui se sentent concernés par la question de l'immigration clandestine ou de l'avenir de la jeunesse africaine sont les bienvenus.

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