Djamile Mama Gao et Crédo Sèdjro, c'est le duo disco de cette Saint-Valentin. Après leur collaboration sur "Nan Yi Noukon", qui aura réussi à séduire par singularité, les voilà qui récidivent, en partageant cette fois-ci directement le micro.
Ils tentent d'ailleurs de souffler un vent d'air inattendu, ambiancé, rétro, en provenance du terroir, mais prêt à conquérir toutes les frontières nostalgiques du continent !
Les deux artistes, aux origines différentes, nous embarquent sur une frénésie qui fait la fusion entre l'acoustique, et le groove, mêlant un saxophone au souffle chaud, et aux riffs syncopés, nous donnant une sensation d'hommage aux sonorités de l'illustre saxophoniste Manu Dibango.
C'est donc un single iconoclaste que nous offrent là, Crédo & Djamile Mama Gao, car bien qu'étant issus tous les deux, de la culture urbaine, ils nous prouvent que ce qu’ils font avant tout, c'est de la musique. Et la musique, ne tient pas qu'à un genre. Elle ne tient pas non plus à un enfermement. Elle est baladeuse, voyageuse, fantasmagorique, prégnante, et se joue des langues (comme ils le font avec "Na Nou Ki", dont le titre est en Bariba alors que le refrain est entièrement en Fongbé).
Ainsi, Crédo & Djamile Mama Gao se rient des frontières, tant géographiques que musicales, fusionnant l'esthétique de l'épurée à la tendance viveuse voire électrique.
Du Nord, au Sud, d'ici ou d'ailleurs, il est possible que cette recette du duo, fasse vraiment mouche, tant le son est touchant, efficace, et entraînant.
Et après l'écoute de "Na Nou Ki", on a encore plus envie que ces deux talents trouvent les moyens nécessaires de propager leur travail, et de se révéler au pays, comme étant la relève (chacun dans son univers musical) de la musique urbaine béninoise !
