Pourquoi aucun Awards dans le Hip-hop et la musique urbaine béninoise en 2016 ?

L'année prend les marches de ses dernières heures, nous rappelant ainsi, que la musique urbaine béninoise, a connu ses forces, ses réussites, ses grandes envolées, ses belles initiatives, ses constances indiscutables, ses beefs, ses tops et ses flops.

Chacun en ce qui le concerne devra ainsi faire son bilan, se remettre en cause, faire attention aux acquis, prendre en compte les critiques afin de s'améliorer, trouver de nouvelles perspectives pour espérer faire mieux, chercher des voies et possibilités pour s'exporter, voire rentabiliser son potentiel. Chacun en ce qui le concerne. Chacun pour ce qu'il incarne. Les uns seront certes fiers d'eux. Pendant que d'autres le seront beaucoup moins.

Toutefois, et c’est sans doute l’une des évidences les plus irréfutables de cette fin d’année, un fiasco collectif restera sous la langue ou dans la tête de chacun et tous. Qui qu’on soit dans le milieu, quoiqu'on y fasse, chacun devra assumer cela comme étant, non pas l'échec des autres, mais avant tout : son propre échec. De quoi s'agit ?

Eh bien : DE L'ABSENCE EN 2016, D'UNE SEULE CÉRÉMONIE OFFICIELLE ET NATIONALE D'AWARDS DANS LA MUSIQUE HIP-HOP & URBAINE…

Parce qu'un pays, ou la musique urbaine d'un pays, sans distinction qui contribue à relever le meilleur, à particulariser les particularités, à féliciter les plus audacieux, à primer l’inédit, à encourager la quête de l’originalité, et à obliger les partisans de peu d’efforts à faire mieux, c’est comme une fin de mandat ou d’études, ou de parcours, sans acquis, sans preuve d’évolutions, sans couronnement. De ce fait, il est à situer les responsabilités et à trouver les probables raisons. En ce qui nous concerne nous soupçonnons essentiellement quatre (04) aspects :

- La mauvaise gestion interne des projets de récompenses autrefois existants
- Le manque ou la faiblesse des financements pour faire des cérémonies dignes
- L'absence, ou la rareté ou encore le manque de confiance des financeurs/sponsors envers les initiatives de ce type pour la musique hip-hop et urbaine
- La non-rentabilité des récompenses et des cérémonies elles-mêmes
- Le manque de rêve vendu au cours de ces cérémonies comme ça aurait pu être le cas pour d’autres organisées à l’international

Il y a donc en effet matière à comprendre que plus rien ne se fasse. Ou que rien ne se soit fait cette année. Cela ne nous dédommage cependant pas.

Mais alors quelle solution ? Quelle possibilité de relancer tout ça, de reconstruire tout ça, et de réinstaurer quelque chose de plus crédible, solide, durable, et rentable aussi ?
C’est là alors que je préconise : la synergie des plateformes. Plus clairement, je pense que les plateformes qui contribuent à la vie, et la vitalité de la musique urbaine béninoise, pourraient ou devraient ou plutôt DOIVENT se mettre ensemble pour proposer un « Awards » digne de représentativité, d’impact, et capable de produire des bénéfices de tout genre, et pour les plateformes elles-mêmes, et pour les artistes, et pour le public.

Il ne suffit plus pour ma part, de se prétendre garant d’un mouvement, qui reste incapable d’être plus autonome par lui-même, ou capable de s’auto-primer, et de surcroît, de le faire à la hauteur des grandes effervescences que méritent le hip-hop et la culture urbaine, ou qu’on connaît ailleurs à travers par exemple les BET Awards, MTV Africa Music Awards, NRJ Music Awards, Grammy Awards, etc.

Des classements annuels ou des mixtapes-bilans en fin d’années ? D'accord ! Mais cela suffit-il désormais ? Et cela n’est-il pas galvaudé à présent, vu que presque tout acteur dans le milieu hip-hop ou urbain, se prévaut d’une nomination ou d’une classification personnelle, à travers les réseaux sociaux ? Comme quoi : Il s’avère important d’aller au-delà désormais ! Et là encore j’insisterai en préconisant toujours : la synergie des plateformes.

En effet, en plus des classements annuels que propose chacun des sites urbains que nous avons dans le milieu : et s’ils s’associaient pour instaurer une cérémonie de distinction conjointe, censée prendre en compte le panel artistique que chaque plateforme regroupe distinctement ? N’est-ce pas là une possibilité de sortir des rivalités triviales ? N’est-ce pas là une piste de consolidation du milieu à travers ses canaux par excellence de diffusion, de visibilité, et de viabilité ? N’est-ce pas aussi l’occasion de créer un bloc plus solide, et donc plus durable en termes de célébration du Hip-hop et des musiques urbaines béninoises ? N’est-ce pas aussi l’opportunité d’instaurer de saines concurrences entre ces plateformes en ligne ? N’est-ce pas surtout un moyen de minimiser les dépenses que peuvent impliquer un « Awards » digne, et donc permettre une convergence des recherches de financements (selon les relations de chacun), de convaincre de la crédibilité de l'Awards (selon la légitimité de chaque plateforme), et de propager plus efficacement, plus largement, l’impact que pourrait avoir une telle initiative conjointe, à travers le pays et même au-delà de nos frontières ?

C’est pourquoi, là encore, je persiste à préconiser ceci : la synergie des plateformes. Car, de tout ce qui précède, il ressort finalement ce verdict (qui devrait être pris en compte absolument) : la distinction de nos talents urbains et hip-hop, avec tous les honneurs que cela nécessite, avec toute la noblesse que cela implique, se fera ENSEMBLE ou ne se fera pas suffisamment.

Avis donc à toutes les plateformes crédibles du pays, qui, plutôt que se chercher des bémols puérils, et retardataires, devraient s’allier pour s’élever, s’allier pour hausser les artistes, s’allier pour servir la cause commune et communautaire.

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